Le Musée National Ahmed Zabana.

Devant la nécessité de sauvegarder le patrimoine archéologique de la région, la Société de Géographie et d'Archéologie d'Oran, sous la présidence de Louis Demaëght, archéologue et épigraphiste, prend l'initiative de créer un musée.

Celui-ci (Louis Demaëght) réunit en 1882 divers objets issus de ses propres collections et répartis en trois sections : la numismatique (13 pièces), les antiquités romaines et africaines (16 pièces), l'histoire naturelle. Plus tard, d’autres sections comme la Préhistoire et l'ethnographie, la peinture, la sculpture, l'art graphique et la gravure, furent ajoutées.

Face à l'augmentation du fonds, un nouveau local s’imposa bientôt. Le 5 mars 1885, ce musée va occuper les locaux de l'ancien hôpital civil. Le 6 août 1891, le Musée fut transféré dans une école de Sidi Houari. Le 4 mai 1898, en hommage posthume au Commandant Demaëght, décédé cette même année, le Musée va porter son nom.

Édifié en 1933, à l'occasion du Centenaire de l'Algérie, le bâtiment actuel, situé au 19, boulevard Zabana (ex Boulevard Paul Doumer), est officiellement inauguré le 11 novembre 1935 dans les locaux du palais des beaux-arts et est appelé dans un premier temps « musée Demaëght » en hommage à Louis Demaëght.

Ce grand bâtiment de style néogrec comprend non seulement le musée, mais aussi la bibliothèque municipale et l'école des beaux-arts d'Oran. L’artiste Fernand Belmonte (Hassiane Ettoual 1897-Marseille 1981), natif des environs d’Oran et enseignant à l’École des beaux-arts, réalisa les cartons de l’imposante fresque en mosaïque qui se déploie sur une longueur de 75 m et une hauteur de deux mètres. Cette frise, encadrée par des bas-reliefs évoque des scènes de la mythologie.

C'est à partir de 1986, que le musée va prendre une dimension nationale et portera le nom de Ahmed Zabana.

Le Musée actuel est composé de diverses sections :

. Sous-Sol : Antiquités, Histoire Naturelle I, Art Islamique, Préhistoire,

. Etage 1 : Histoire Naturelle II, Ethographie Maghrébine, Ethnographie : Afrique, Asie, et Océanie, Viel Oran.

1. Les Pavillon Ethographie Maghrébine.

Cette salle réservée à l'ethnographie Maghrébine renferme divers objets. Plusieurs vitrines décrivent des scènes de la vie quotidienne comme l'apprentissage du coran, le travail du cuir, la poterie, ou les fameuses médahates.

L'Apprentissage Traditionnel du Coran en Utilisant la Klam et la planche.

Le Métier de la Poterie.

Le Travail du Cuir, notamment le métier de Sellier très répondu à l'époque dans l'Ouest Algérien.

La Cuisine Traditionnelle.

. Les Medahates sont des ensembles vocaux féminins algériens qui animent les fêtes familiales en Oranie. Elles produisent devant un auditoire exclusivement féminin, et sont composées de trois à quatre musiciennes et une medaha, qui chante et joue de la tbîla. Les thèmes peuvent être mystiques, panégyriques portés par une poésie complexe ou bien plus festifs destinés à la danse avec des rimes abordant le quotidien et la vie intime des femmes.

Tapis d'El Bayadh. 20 ème siècle.

. Akufi. Région Kabylie.

Les ikufan (sing. akufi) sont de vastes récipients de terre crue qui, dans les maisons de Grande Kabylie servent à entreposer les réserves alimentaires d’origine végétale : grain, fèves, figues sèches, caroubes, glands. L’akufi est disposé sur une banquette bâtie en terre et pierres, le tadekwant qui sert en même temps de séparation entre l’addaynin, partie basse de la maison qui sert d’étable et le taqaaṭ (ou agum) réservé à la famille.